Faites un Bilan Carbone®, pas la GUERRE !

Faites un Bilan Carbone® pas la GUERRE !

Faites un Bilan Carbone®, pas la GUERRE !

Par Bérenger COLLOTTE|20 décembre 2022|Réflexion personnelle| 10 min

I. La philosophie

Quel titre pour un article...

Je dois bien vous l’avouer, je ne pensais pas moi même écrire sur ce genre de sujets un jour, mais aujourd’hui et sans doute un peu parce que je peux le voir de plus près depuis mon bureau où je travaille, assis confortablement au chaud et le ventre relativement bien rempli, j’ai vraiment besoin de faire passer ce message, très sérieusement.

OUI, nous avons la possibilité d’agir de manière très efficace, à notre niveau, individuellement et collectivement pour faire diminuer la pression sur les situations de tensions internationales qui ne font malheureusement que de s’aggraver et qui nous amènent tout droit, toutes et tous ensemble, vers le dernier grand voyage, ce qu’on peut communément appeler aujourd’hui la 6ème extinction de masse.

L’histoire de l’homme nous le montre, il ne se passe pas une décennie sans que des peuples soient en guerre quelque part sur cette planète sur laquelle nous tentons de cohabiter. Pas une décennie sans que l’Homme ne puisse devenir potentiellement l’Homme à abattre pour un autre Homme. Les raisons sont multiples et nous les connaissons tous : énergie, nourriture, soif de conquête, ou bien encore religion, etc…

Guerre.

Comme le dit Fabrice Luchini, pardonnez moi cette référence, et en dehors de toute opinion politique qui n’ont rien à faire ici, mais c'est au centre du sujet :

“Vous savez les gens de gauche vous disent toujours :
- nous voulons une société harmonieuse ;
- nous voulons vivre ensemble ;
Non…, cohabitons avec respect… pas de passion angélique… on ne s'aimera jamais !”

Fabrice Luchini

Quand j’ai entendu ces quelques mots, ils m’ont littéralement frappé, tant l'ambivalence de cette phrase résume bien notre situation.

C’est certain que nous n’aurons jamais toutes et tous les mêmes affinités et que les sujets qui peuvent rassembler certain(es)s divisent tout autant les autres. Mais ces différences ne sont t-elles pas essentielles pour pouvoir faire évoluer notre civilisation ? Le contre-argument n’est-il pas la réponse idéale ouvrant la voie à la philosophie, à l’évolution positive et construite de notre race, la race humaine ?

Nous devons composer avec nos semblables, même si les idées ou les actions de certains peuvent nous débecter ou nous faire vomir, c’est à nous de réfléchir et de nous poser les bonnes questions, afin de chercher et trouver les solutions que nous avons à notre portée et par le biais desquels nous pouvons contribuer positivement dans ce climat de tension intense.

II. La dépendance énergétique

Nous ne répondrons pas dans cet article à la faim dans le monde, ou bien encore aux guerres de religions, car ce n’est pas la ou se trouve mon expertise mais nous allons parler d’énergie, de dépendance et de la manière dont nous pouvons agir individuellement et collectivement, au niveau d’une organisation pour désarmer les mines qui se trouvent sur notre passage.

En pleine période d’incertitude géopolitique Européenne et mondiale, au plus proche de nos frontières, il n’a jamais été aussi urgent de répondre aux enjeux de dépendances des énergies et ressources fossiles dont la france dépends en quasi totalité. Qu’il s’agisse de gaz, de pétrole ou bien encore d’uranium, l’hexagone n’est pas la terre de l’exploitation des richesses que veut bien nous donner mère nature, mais plutôt une terre d’importation.

Si nous non plus, ne voulons pas voir défiler le balai sordide des blindés suréquipés en bas de nos fenêtres, il est sérieusement temps de mettre la main à la pâte, et que chacune et chacun y mette toute l’énergie qu’elle.il peut y mettre.
A notre belle époque, au niveau d’addiction auquel nos sociétés modernes sont soumises, par et pour la sainte énergie fossile, il ne s’agit plus uniquement d’avoir des terres arables en quantité suffisante pour pouvoir nourrir sa population, ou bien encore quelques forêts à abattre pour se chauffer ou construire des habitations.

NON !

Qui dit ressources aujourd’hui, dit avant tout ressources fossiles, car cette énergie, et ces ressources, abreuvent nos fidèles et performantes machines sur lesquelles tout notre système mondialisé repose et révèle donc notre plus grande faiblesse si nous ne disposons pas de nos propres sources d’approvisionnements.

Mine de cuivre de El Cerrejón.
Mine de cuivre de El Cerrejón - 69000 ha (plus de la moitié de la surface de Paris)

Et voici ci-dessous la taille de ces petits camions tout mignons que l’on appelle plus communément des tombereaux pour application minière, dont certains peuvent emporter sur leur dos près de 400 tonnes en charge utile. C’est le genre de super camion qui peut tout à fait prendre un airbus A380-900 (environ 300t à vide) sur son dos et s’en aller tranquillement. A pleine puissance.
Et comme vous pouvez l'imaginer, ces bêtes là, on ne les nourrit pas avec de l'herbe fraîche.

Tombereaux pour application minière.
Tombereaux pour application minière.

Comme le dit Aurélien Barrau, tout ceci n’est pas sérieux.

Cette trajectoire n'emmènera certainement pas le monde entier dans des prairies verdoyantes des pays développés pour l’éternité, à la population bien nourrie, en bonne santé, aux problèmes de vie dérisoires, aux carrières toutes tracées avec une bonne retraite dans un beau logement au coin de la pompe à chaleur pour clôturer le bal en grandes pompes.
Et je ne parle pas des inégalités qui peuvent tout de même exister dans les pays dans lesquels nous vivons. Ce ne ferait que surenchérir.

La vie commence à être de plus en plus compliquée ne trouvez-vous pas ? Tout devient de plus en plus cher, les salaires n’arrivent pas à suivre, les endettements et taux d’intérêts minent le restant du budget pour vivre, même s’alimenter convenablement est en train de devenir un produit de luxe pour la grande majorité de la population en France.

Alors que faire avec tout ça ?

III. Le Bilan Carbone®, une redoutable arme de paix

Oui, vous avez bien lu, et bien sûr ce n’est pas aussi simple et ça ne réglera pas tous les problèmes que nous venons d’évoquer ci-dessus, mais le Bilan Carbone représente une véritable et redoutable arme de paix.

- Qui dit énergie fossile (pétrole, gaz naturel, charbon), dit nécessairement gros stock de CO2eq. Le brûler va nécessairement rejeter des émissions de GES qui vont contribuer activement à l’accélération du réchauffement climatique, comme nous le savons tous.

- Qui dit accélération du réchauffement climatique dit perturbation violente des conditions climatiques pour la planète et difficulté d’adaptation pour les végétaux, rendements des productions agraires en berne, migration climatique, etc…

- Mais qui dit énergie fossile, dit également “appartenance” ou “détention” desdites précieuses matières premières. Quand tout va bien, que les capacités d’approvisionnement sont présentes, que les rouages du commerce international sont bien huilés, tout va pour le mieux et le prix à la pompe est très acceptable, mais quand le train commence à dérailler, les complications arrivent très vite et s'enchaînent les unes aux autres tel un filet de pêche bien tendu qui commence à se recroqueviller pour finir par s'emmêler totalement et inexorablement. Nous en sommes les premiers spectateurs en cette année 2022.

La volonté, ou dirais-je plutôt l’âme du Bilan Carbone® est avant tout de permettre d’analyser toutes les sources d’émissions de GES liées à l’exploitation de ressources fossiles et non fossiles, que ce soit de manière directe (SCOPE 1), ou indirecte (SCOPE 2 & 3). C’est ce qu’on appelle dans le jargon les émissions de CO2f (fossiles) et les émissions de CO2b (biogénique, issues de la biomasse, par exemple, lorsque l’on brûle du bois pour se chauffer)

Si l’on connaît le niveau d’émission de GES pour une activité donnée, ainsi que sa répartition entre émissions de CO2f et CO2b, directes et indirectes, nous pouvons très facilement analyser le niveau de vulnérabilité de cette activité et la manière dont elle contribue à alimenter le vecteur de dépendance d’une communauté par rapport à l’approvisionnement de cette ressource.
C’est ici précisément que chacun, chaque organisation, chaque entreprise, peut agir et trouver des solutions.

Tiens d'ailleurs, si vous voulez savoir comment se passe un Bilan Carbone®, c’est par ici :

IV. Qui est responsable des émissions indirectes ?

Justice.

On s’en fiche tellement ! Complètement ! Littéralement !

L’objectif d’un bilan carbone n’est en effet pas d’accuser autrui ou de se dédouaner de certaines émissions de GES liées à une chaîne de valeur, mais bien de se faire le plus mal possible, pour analyser en détail le niveau de vulnérabilité d’une activité. En clair,

REGARDER LES CHOSES EN FACE !

D’ailleurs, à quoi bon avoir peur des chiffres ? Comparer un bilan carbone entre deux organisations relève plus du défi que de la rationalité car il n’existe probablement aucune structure ou organisation parfaitement identique dans le monde.

C’est bien sur cette analyse approfondie que l’on peut mettre en place un plan de transition ou une stratégie bas carbone robuste visant à progressivement réduire les besoins en ressources et énergies fossiles et ainsi contribuer activement à réduire le niveau de risque d’aggravation des tensions géopolitiques.

V. Au delà du Bilan Carbone®, le plan de transition et la stratégie bas-carbone

Que ce soit clair. Un bilan carbone ne sert à rien si l’on ne l’utilise pas.

Mais ce qui est satisfaisant dans cette histoire, c’est que nous pouvons l’utiliser de plusieurs manières impactantes :
- déterminer les postes d’émissions les plus importants et agir concrètement sur ces postes dangereux en mettant en place des actions à court, moyen et long terme ;
- positionner un point de référence permettant de définir une trajectoire de réduction des émissions en se conformant aux budgets carbones établis par le GIEC qui permettraient de limiter le réchauffement climatique d’origine anthropique à +1,5° ou +2,0°C ;
- analyser le risque d’augmentation des charges d’une activité en fonction de l’évolution prévisionnelle du prix du baril de pétrole, de la tonne de charbon, du MMBTU de gaz naturel ou bien également de l’évolution de la taxe carbone ;
- évaluer très simplement la viabilité économique d’une activité et ses risques directs en cas de rupture d’approvisionnement en énergie et ressources fossiles et non fossiles.

VI. Il pourrait exister une limite. Quoique...

En effet, certaines des actions que nous pouvons prendre dépendent de la communauté et des émissions bloquées.

Par exemple :

Si mon organisation consomme beaucoup d’énergie (de gaz, ou d’électricité par exemple) car c’est une activité de production. Et bien je dépends très clairement du mix énergétique du pays dans lequel je suis implanté et des immobilisations (émissions bloquées) que j’ai acquises pour le développement de mon activité. Le levier d’influence sur le mix énergétique est très faible à priori, de même les immobilisations de machines ou des bâtiments représentent en elle-même des émissions bloquées (une machine achetée pour durer 10 ans avec un système énergétique peu performant devra être amortie, sinon l’équation économique ne tient pas).

Sommes-nous, dans ce contexte, coincés ?

Oui ce pourrait être le cas, mais NOUS N'AVONS PAS LE CHOIX, ce serait choisir entre la vie et la mort, nous devons trouver des solutions, même là où il n’y en a pas à priori quitte à renverser complètement la pyramide pour la faire tenir sur la pointe de son sommet.

Embarquer les fournisseurs pour améliorer l’évolutivité et la réparabilité des équipements, développer de l’auto-consommation, améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, substituer une énergie par une autre, développer de nouveaux modes de productions sur des matériaux durables et issus du recyclage ou de la biomasse, etc…
Il faut prendre des décisions importantes, impactantes, pour faire bouger les lignes durablement et consommer moins, encore moins et toujours moins de ressources fossiles issues d'une extraction primaire.

C’est ce qu’on appelle une stratégie bas-carbone. Les outils existent aujourd’hui pour accompagner les organisations dans ce domaine, à nous de les prendre en main mais il faut les utiliser à leur plein potentiel et surtout intégrer pleinement cette stratégie bas-carbone à la stratégie globale de l’organisation. Elle doit être présente à chaque décision stratégique.

Si vous voulez en savoir plus sur ces outils, vous pouvez suivre ce lien :

A nous de nous concentrer massivement sur ce problème pour contribuer activement à faire baisser les tensions qui deviennent de plus en plus insoutenables dans cet univers mondialisé et qui mettent toutes nos activités économiques et notre climat, notre environnement, notre planète, nos relations avec les autres pays, nos vies tout simplement, en grand danger.

Si nous voulons agir pour la paix et contribuer activement à un avenir meilleur pour tous, nous pouvons commencer ici.

A bientôt.

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